Un atelier d’écriture, qu’est-ce que c’est ?
Peut-être faut-il commencer par énumérer tout ce que ça n’est pas :
– Ca n’est pas un lieu où on vient se faire aider pour écrire son premier roman, celui qu’on essaye d’écrire depuis dix ans sans y parvenir. L’animateur de l’atelier d’écriture n’est pas un conseiller littéraire, et il lui est difficile en outre d’être attentif à chaque projet de chaque participant… Le coaching personnalisé est une activité qui existe, que ce soit au sein des maisons d’édition ou de manière indépendante, mais ce n’est pas en s’inscrivant à un atelier d’écriture qu’on le trouve.
– Ca n’est pas un lieu où on vient apprendre à bien écrire. L’intervenant n’est pas un enseignant de français. Il peut ne pas maîtriser parfaitement l’imparfait du subjonctif des verbes du troisième groupe ou l’accord du participe passé avec les verbes pronominaux. C’est un écrivain, qui partage, en tâchant de les rendre accessibles, ses outils, ses questionnements, ses cheminements.
– Ca n’est pas un lieu où on vient pour mieux se connaître, mieux se comprendre, et se faire comprendre et connaître des inconnus qui composent l’atelier d’écriture ce jour-là et qui ne viennent pas pour ça. Même si c’est toujours, par définition, à partir de soi qu’on écrit, l’idée est d’avancer vers l’inconnu dans la direction que propose l’intervenant. La lecture à voix haute des textes écrits, en fin de séance, est importante entre autres parce qu’elle permet précisément d’objectiver l’acte d’écrire.
– Ca n’est pas un lieu où on vient apprendre comment animer des ateliers d’écriture. Il arrive (rarement, heureusement) d’avoir un(e) participant(e) qui note consciencieusement ce que propose l’intervenant, les questions et réflexions des participants, etc… sans expérimenter vraiment, sans jouer le jeu, sans se lancer dans l’écriture… Outre le fait que l’objectif visé n’est sans doute pas atteint (de même que c’est en forgeant qu’on devient forgeron, c’est en écrivant soi-même, en plongeant dans le geste d’écrire qu’on peut imaginer transmettre ce geste, un jour, à autrui), cela fausse quelque chose, incontestablement, dans le collectif, et génère une gêne dans le groupe.
Ceci posé, on peut dire qu’un atelier d’écriture, c’est un moment donné à un petit groupe de personnes volontaires pour expérimenter des pistes d’écriture, avec l’aide d’un écrivain qui les a expérimentées ou les expérimente lui-même, dans son métier (car c’en est un !) afin de faciliter, de catalyser, d’enrichir l’acte d’écrire.
Cela se fait souvent avec l’aide d’une part de supports (extraits de textes, fragments de musiques, exemples tirés de la littérature, photos, tableaux, séquences filmées…), d’autre part de ce qu’on appelle des injonctions – disons plus simplement : la règle du jeu proposée (la notion de jeu est essentielle).
Après un temps personnel d’écriture, durant lequel l’animateur se rend disponible pour aider si besoin, reformuler, conseiller chacun, le groupe se retrouve, chacun lit ce qu’il/elle a écrit. Il est souvent intéressant que l’écrivant(e) exprime ce qui a été aidant, ce qui a été freinant dans la proposition d’écriture, d’autres participants peuvent aussi, dans un esprit constructif et bienveillant, faire quelques retours…
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